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Festival de Marseille

NOTE D'INTENTION

BORIS CHARMATZ

« 20 danseurs pour le XXe siècle présente une archive vivante. Vingt danseurs interprétant, rappelant, s'appropriant, rejouant, expliquant, transmettant des travaux solo du siècle dernier – célèbres, acclamés ou oubliés – à l'origine conçus ou interprétés par certains des danseurs, des chorégraphes, des artistes modernes ou post-modernes les plus significatifs. Chaque interprète présente ainsi son propre musée. Il n'y a ni scène, ni démarcation d'un espace de représentation : le corps est l'espace ultime pour un musée de la danse.


Ce projet, plus que d'héritage, traite d'une sorte d'archéologie : il cherche à extraire des gestes du passé, gestes restaurés, réinterprétés par un corps de danseur, au présent. D'un point de vue métaphorique tout autant que littéral, la collection d'un musée de la danse réside à l'intérieur, au travers du corps des danseurs. Le corps est l'espace de stockage le plus opérant : formé par des gestes, habité de mémoires toutes prêtes à être activées, au présent et au futur. Ce projet offre une approche sauvage de l'histoire : des danseurs exécutant des tâches, tout en faisant ce qu'ils ont envie de faire, à savoir : inventer, dessiner, produire à partir de leurs souvenirs, de leurs connaissances de solos historiques, de leurs propres habitudes de mouvement, de leur état, etc. Il s'agit d'une recherche, d'une investigation, d'une approche muséologique d'un genre nouveau.


Les danseurs, performers, acteurs participant à ce projet sont libres de choisir et de se rappeler, d'enseigner, de discourir, de refaire, de reproduire, de se réapproprier les œuvres solo qu'ils souhaitent. Certains de ces travaux sont oubliés, d'autres sont connus de tous... Les savoirs qu'en ont ces interprètes peuvent venir de leur éducation, d'avoir été l'interprète de ces œuvres ; ils peuvent prendre la forme d'une réappropriation sauvage ou d'un hommage respectueux, d'une partition, d'un texte, de la lecture de documents. Les solos sont montrés là où les artistes pensent qu'il est judicieux de les montrer, de les présenter, de les interpréter, mais sans être assignés à un lieu, à un temps strict – sans aucune contrainte quant à la manière de les interpréter, de les donner à voir. Il n'y a pas de scène parce que le projet insiste sur la mobilité, la fluidité des danseurs : pas de programme à suivre, d'horaire à prévoir ; personne ne sais exactement qui va présenter quoi : ni quand, ni où. Mais tout le monde est invité à échanger, à parler, à interroger, à commenter. »