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Festival de Marseille

Notes de la metteuse en scène

En tant que metteuse en scène, je suis les flux du texte, de la musique live, de la vidéo et de la danse à la recherche d’un nouveau langage performatif. Cette pièce se situe à l’intersection de ces flux : queer est une nouvelle esthétique. Il s’agit d’une pièce pop avec des éclats d’opéra classique, une pièce chorégraphique avec une constance en son sein, un concert cinématographique : une tragédie grecque dans le métaverse.


En tant qu’auteure, je me plonge dans le mythe, dans le monde des désirs inassouvis, et dans les atrocités mythiques. La pièce prend place dans un monde néo futuriste où les personnages suivent un ensemble de règles politiquement correctes dans une résidence hyper réaliste. Un monde mélancolique, où l’identification ultra-spécifique et l’asphyxie sont interprétées comme liberté d’expression. Servent·e·s et riches maître·sse·s attendent la tombée de la météorite « Dionysos » qui détruira la terre. Dionysos arrive, et prône la satisfaction de leurs désirs les plus fous.  


Qu’est ce que veut dire “queerifier” le monde qui nous entoure ?  Comment la généralisation de la codification LGBT+ comme nouvelle norme de genre est-elle remise en question ?  Comment nos orientations façonnent-elles nos opinions politiques, et vice-versa ?


Parfois théorique, parfois malicieusement personnelle, la pièce tente d’explorer les possibilités autour du concept de queerification, où sont renversés les schémas de pensée dominants hétéronormatifs. En abordant des sujets tels que l’économie, la politique, les structures sociales, les pratiques sexuelles, relations interpersonnelles et biens d’autres encore, la pièce suggère la queerification comme étant plus qu’un simple ensemble de préférences personnelles : une ouverture à une toute nouvelle manière de voir le monde. Au delà de nous. Ouvert aux animaux, aux choses.


Sur scène, un sismographe professionnel contrôle les vibrations émises par la terre et les danseur·se·s et déclenche en temps réel un environnement sonore, créé spécialement pour la pièce. La scène devient un instrument de musique : elle devient le pouls du Cosmos. Une vue rapprochée dans la matière, une vue en distance depuis le cosmos. Cette œuvre prend la forme d’un tableau vivant, un concert visuel où la musique devient image et vice-versa.
La méthodologie implique une expérience physique et politique des performeur·se·s : « Pourquoi ne pas mar­cher sur la tête, voir avec la peau, respirer avec le ventre, Chose simple, Entité, Corps plein, Vision cutanée, Love, Expérimentation » - Deleuze


Elli Papakonstantinou