La jeune figure montante de la nouvelle garde catalane porte un regard acide, mais non dépourvu d’humour, sur l’objectivation du corps féminin dans les réseaux sociaux. Selon un dispositif qui ne laisse rien au hasard et un protocole chorégraphié au cordeau, Candela Capitán joue à merveille des codes de la représentation, quitte à nous déstabiliser ! Ici, cinq danseuses filiformes se contorsionnent devant un écran plat posé au sol, visages éclairés par leur smartphone, sur une bande-son originale de Slim Soledad. Chaussées de cuissardes blanches à hauts talons, leurs silhouettes enveloppées d’un justaucorps hyper-moulant en Lycra rose vif multiplient les acrobaties suggestives et les poses alanguies, reprenant les codes du strip-tease. Sans effeuillage, mais avec un aplomb qui prend le risque de brouiller la frontière entre réalité et virtualité, et de nous promener entre amusement et voyeurisme... SOLAS agit à la fois comme une sonnette d’alarme face à la banalisation du corps féminin, une mise en abyme de son image et sa reconquête dans un monde hyper-connecté. L’engagement féministe de l’artiste ne fait aucun doute, dénonçant la monétisation des corps des femmes, leur réduction à un symbole érotique dans les mondes réels et virtuels.
SOLAS
Candela Capitán
Séville / Barcelone
À l’ère de la communication numérique et de l’intelligence artificielle, la performance de Candela Capitán jette un pavé dans la mare : elle en reprend les modèles – ordinateurs au sol, uniformisation des corps féminins, environnement virtuel aseptisé – pour mieux déconstruire la fabrication de l’image. Faussement complice, SOLAS dénonce et accuse sans détour !
Infos pratiques
Durée : 1 h
L’expérience du spectacle est augmentée par l’utilisation de votre téléphone portable
Âge : Entrée non autorisée aux moins de 18 ans
Avertissement : contenu sexuellement explicite, lumières stroboscopiques, connection à une cam sex recommandée avec un chat en temps réel non censuré, pour cette raison le spectacle est réservé aux adultes


Où ?
Friche la Belle de Mai