Chorégraphe et artiste visuel, Éric Minh Cuong Castaing explore le mouvement avec l’idée de rendre visibles des corps invisibilisés, ou empêchés, par la pratique d’une danse propice à recréer du lien. Social, thérapeutique, intergénérationnel ou interculturel comme ici avec Tarab qui invite les corps et les esprits au mouvement, dans une envolée proche de la transe. Le tarab, c’est la voix de la poésie, de la musique, du chant ; celle qui suscite un émoi intense, un état quasi extatique. Une communion des sens insufflée par la musique contemporaine du Levant et les danseur·ses amateur·ices et professionnel·les. Tarab se focalise sur l’émotion brute, presque mystique, provoquée par les mélodies, le rythme, les silences, les respirations, partageant avec le public une quête d’état second pour circuler entre autant de gestes de célébration et de réparation, réactivant le souvenir d’un mariage de Baalbeck, d’une rue au Caire, d’un club en Palestine. Tarab fait écho à la pièce Phoenix, créée en 2018 au Festival de Marseille et - à distance - avec des danseurs de Gaza - Mumen Khalifa, Myuz, Ahmed Medhat et Mohammed Abu Ramadan. Ahmed Medhat a été asassiné par une frappe israélienne le 12 février 2024 et Mumen Khalifa blessé grièvement par un tir de bal explosive en avril 2024.Tarab leur est dédiée et s’inscrit en solidarité avec le peuple palestinien, victime d’une campagne de destruction massive.
Avec le soutien des grandes Tables.