De l’Institut d’art contemporain de Boston à la Biennale de Venise, du Festival d’Automne à Paris au Melbourne Festival, les pièces de Faye Driscoll laissent une empreinte indélébile. Weathering ne déroge pas à la règle qui fascine autant qu’elle dérange tant elle repousse les limites physiques et mentales des interprètes. Et du public, qui ne peut imaginer par avance l’expérience qu’il va vivre… La pièce engage dix performeur·ses dans un enchevêtrement corporel où les mouvements en mutation opèrent d’imperceptibles changements jusqu’au cataclysme final. Où les danseur·ses et chanteur·ses s’expriment de toutes les manières : par le geste, la voix, l’odeur, la sueur, le souffle, la salive, la chaleur qui se dégage au fur et à mesure de l’évolution du groupe. Agrippé·es à un matelas blanc comme un glacier placé au centre du plateau (clin d’oeil au célèbre Radeau de la Méduse surgissant à travers l’anthropocène), ils et elles se déplacent, chacun de leurs gestes provoquant un nouveau glissement, une nouvelle activation du corps de l’autre. C’est l’effet papillon de cette partition qui débute par l’immobilité et le silence pour aller crescendo vers le chaos. Faye Driscoll, en fine observatrice de la condition humaine, préfère la sauvagerie et la liberté au glamour et aux images policées pour évoquer l’état du monde et l’urgence de vivre.
Avec le soutien de l’Onda.
Avec le soutien de la Villa Albertine et de la Fondation Albertine.